Ectasie

Sommaire

Stérilisation contraceptive

L’ectasie désigne une dilatation anormale et permanente d’un vaisseau ou d’un organe creux. Plusieurs types d’ectasie sont définis en fonction de sa localisation, les plus connus étant les anévrismes et les varices. Leurs répercussions et la prise en charge dépendent étroitement du type d’ectasie et de l’organe concerné par la dilatation.

Quels sont les différents types d’ectasie ?

L'ectasie est un terme médical générique qui désigne l’ensemble des phénomènes anormaux d’agrandissement ou de dilatation d’un vaisseau ou d’un organe creux.

Certaines ectasies affectent les vaisseaux : l’ectasie d’une artère, qui correspond à la dilatation du diamètre de l’artère, est plus connue sous le nom d’anévrisme ou l’ectasie d’une veine, dont la plus connue est la varice.

D’autres ectasies touchent des organes creux :

  • les ectasies cornéennes ;
  • les ectasies durales ;
  • les ectasies rénales ;
  • les ectasies des canaux galactophores.

Les ectasies artérielles ou anévrismes

L’ectasie des artères, plus connue sous le terme d’anévrisme, touche en théorie toutes les artères de l’organisme, mais deux localisations sont plus fréquemment rencontrées : l’anévrisme cérébral et l’anévrisme aortique.

L’anévrisme cérébral

L’anévrisme cérébral est une ectasie d’une artère située dans la boîte crânienne. Cette dilatation provoque la formation d’une poche de sang, qui peut exceptionnellement se rompre et entraîner une hémorragie cérébrale, déclenchant ainsi une rupture d’anévrisme.

L’anévrisme cérébral est une affection assez fréquente et touche un peu plus les femmes que les hommes. Il peut avoir plusieurs origines :

  • une faiblesse de la paroi des artères cérébrales ;
  • un traumatisme crânien ;
  • la prise de contraceptifs oraux ;
  • le tabagisme ;
  • la consommation excessive d’alcool. 

L’anévrisme cérébral est rarement détecté avant sa rupture, car il n’entraîne généralement pas de symptômes en dehors de quelques maux de tête. Il peut être découvert lors d’un examen d’imagerie (scanner ou IRM, imagerie par résonance magnétique).

Lors d’une rupture d’anévrisme, les symptômes dépendent de l’importance de l’hémorragie cérébrale (maux de tête, raideur de la nuque, perte de conscience, nausées, vomissements, intolérance à la lumière) et peuvent conduire à un coma, voire au décès dans les formes les plus graves.

L’anévrisme cérébral est une urgence médicale qui doit être prise en charge au plus vite. Un traitement peut être prescrit pour prévenir l’hémorragie cérébrale. L’anévrisme peut être traité par chirurgie ou par angiographie (pose de stent et embolisation).

L’anévrisme aortique

L’anévrisme aortique est une ectasie de l’aorte, artère principale de l’organisme à la sortie du cœur. Toutes les zones de l’aorte peuvent être touchées, y compris les artères qui prennent naissance à la division de l’aorte (aorte thoracique, crosse aortique, aorte abdominale, etc.). La plupart du temps, les anévrismes aortiques sont liés à des problèmes d’athérosclérose et/ou d’hypertension artérielle, en particulier chez les personnes âgées. Des anomalies de la paroi de l’aorte peuvent également être en cause chez les sujets plus jeunes. Les anévrismes aortiques peuvent se rompre, déclenchant une rupture spontanée de l’aorte ou une dissection aortique à l’origine d’une hémorragie très grave et souvent d’un arrêt cardiaque dans les minutes suivantes.

Bon à savoir : il existe également les dissections spontanées de l'artère coronaire qui sont des formes particulières d'infarctus du myocarde. Cela concerne majoritairement des femmes jeunes ne présentant pas les facteurs de risque cardiovasculaire classiques (à noter que l’apparition d’une maladie coronaire serait associée à une accélération de l’altération des fonctions cognitives dans les années suivant le diagnostic).

Le diagnostic de l’anévrisme aortique repose sur l’échographie cardiaque, la coronarographie, le scanner et l’IRM pour visualiser l’anévrisme, étudier l’état des valves cardiaques et détecter d’éventuelles anomalies cardiovasculaires associées.

Le traitement de l’anévrisme dépend de sa taille et de son origine. Il consiste en une intervention chirurgicale pour remplacer la partie atteinte de l’aorte par une prothèse (endoprothèse). Dans certains cas, la valve aortique doit également être remplacée. Pour éviter de réaliser une opération à cœur ouvert, on peut faire passer par l'artère fémorale une sonde munie d’un petit ballon qu'on gonflera afin de dilater le vaisseau et d'y placer une prothèse valvulaire. Cette implantation d'une valve à ballonnet expansible prend également le nom de remplacement valvulaire aortique transcathéter, ou TAVI (Transcatheter Aortic Valve Implantation).

Bon à savoir : suite à un TAVI, on prescrivait jusqu'à présent un traitement antiplaquettaire associant aspirine et clopidogrel, mais une étude montre que l’aspirine seule réduit les événements hémorragiques de 10 % et divise par deux les saignements engageant le pronostic vital ainsi que le taux de complications vasculaires graves.

Classiquement utilisé chez des patients atteints de sténose aortique sévère à haut risque de mortalité chirurgicale, le TAVI se révèle aussi très intéressant chez les patients à faible risque avec une incidence de décès, d'accident vasculaire cérébral (AVC) ou de ré-hospitalisation à 1 an de seulement 8,5 %.

Source : New England Journal of Medicine.

L’ectasie veineuse

L’ectasie veineuse correspond aux varices observées dans le cadre de l’insuffisance veineuse. Plusieurs types de varices sont répertoriés par les spécialistes, en fonction de la veine touchée.

Les varices les plus connues sont les ectasies veineuses visibles à travers la peau, en particulier au niveau des jambes. Mais les ectasies veineuses peuvent aussi se former dans le réseau veineux profond. Les causes de l’insuffisance veineuse sont nombreuses : la prédisposition génétique, l’hypertension artérielle, la grossesse ou encore l’obésité…

L’insuffisance veineuse et les varices présentent des risques de complications potentiellement graves :

  • la thrombose veineuse profonde (liée à la formation d’un caillot) ;
  • l’ulcère de jambe (nécrose cutanée par insuffisance d’apport en oxygène au niveau de la peau).

Ces complications sont actuellement en nette régression grâce au dépistage précoce et aux traitements de l’insuffisance veineuse. Le traitement des ectasies veineuses est chirurgical : l’opération consiste à retirer les parties lésées des veines.

Les ectasies cornéennes

Les ectasies cornéennes (de la cornée) sont rares et constituent le plus souvent une complication exceptionnelle de la chirurgie de la myopie (chirurgie Lasik). Elles correspondent à une déformation progressive et irréversible de la cornée. Toutes les zones de la cornée peuvent alors être touchées.

Le risque d’ectasie cornéenne serait majoré lorsque la cornée présenterait un défaut (kératocône) avant l’intervention chirurgicale de la myopie. Mais ses causes exactes demeurent encore inconnues.

Le traitement de l’ectasie cornéenne est complexe et repose sur plusieurs aspects :

  • le port de lentilles de contact rigides ;
  • la mise en place d’anneaux intra-cornéens ;
  • l’irradiation de la cornée par des UV ;
  • une greffe de cornée en cas d’échec de tous les autres traitements.

L’ectasie durale

L’ectasie durale correspond à la dilatation de l’espace (ou sac) dural qui renferme la moelle épinière, caractéristique du syndrome ou de la maladie de Marfan (qui s’accompagne souvent d’autres types d’ectasies, en particulier d’anévrismes). Cet espace spécifique de la colonne vertébrale s’élargit alors vers le bas du dos, au lieu de s’affiner comme normalement. Dans la majorité des cas, cette ectasie passe inaperçue car elle ne provoque aucun symptôme. Rarement, elle peut entraîner des complications neurovasculaires, le plus souvent dues à une atteinte cardiovasculaire associée.

L’ectasie durale peut être diagnostiquée grâce à des examens d’imagerie (scanner, IRM (imagerie par résonance magnétique)).

L’ectasie rénale

Le rein peut également être touché par un phénomène d’ectasie et, plus spécifiquement, certaines zones du rein (les tubules rénaux). L’ectasie tubulaire précalicielle, encore appelée « rein-éponge » ou maladie de Cacchi et Ricci, correspond ainsi à l’ectasie de la partie terminale des tubules rénaux. Elle entraîne un arrêt de l’écoulement des urines à l’origine de :

  • la formation de cristaux dans le rein (calculs rénaux) qui déclenchent des coliques néphrétiques extrêmement douloureuses ;
  • des infections des voies urinaires (cystite, pyélonéphrite).

La maladie de Cacchi et Ricci peut être mise en évidence par des examens d’imagerie :

  • une radiographie des voies urinaires ;
  • une urographie intraveineuse ;
  • un scanner. 

Certaines analyses sanguines et urinaires sont perturbées lors de cette ectasie (modification des dosages de certains minéraux).

Le traitement de cette maladie repose sur la mise en place d’un régime particulier, limité en protéines et en aliments riches en acide oxalique (chocolat, oseille, épinards…), et d’une bonne hydratation. Des traitements médicamenteux peuvent être prescrits en complément. Des techniques d’élimination des calculs (lithotripsie ou lithotritie) peuvent être envisagées selon la taille et le nombre de calculs.

L’ectasie des canaux galactophores

Les canaux galactophores transportent le lait jusqu’au mamelon. L’ectasie des canaux galactophores se caractérise par un épaississement et un élargissement des parois de ces canaux. Les canaux se bouchent et du liquide s’accumule au niveau de l’obstruction. Cette affection bénigne peut toucher un ou les deux seins. Elle est plus fréquente chez les femmes entre 40 et 50 ans.

Les symptômes de cette ectasie sont :

  • un écoulement vert ou noir au niveau du mamelon ;
  • une douleur du mamelon, voire du sein ;
  • une rougeur et un œdème autour du mamelon ;
  • la sensation d’une masse sous le mamelon (sans rapport avec un cancer du sein) ;
  • un mamelon inversé (dirigé vers l’intérieur) ;
  • un risque d’infection.

Le diagnostic de cette ectasie repose sur une mammographie (radiographie des seins), une échographie et une galactographie (examen complémentaire de la mammographie permettant de visualiser spécifiquement les canaux galactophores).

Le plus souvent, l’ectasie des canaux galactophores disparaît sans traitement, guérison favorisée par quelques mesures simples :

  • l’application de compresses tièdes sur le mamelon ;
  • un traitement antalgique ;
  • des coussinets pour absorber l’écoulement ;
  • le port d’un soutien-gorge de maintien.

Dans les cas plus rares où l’ectasie ne se résout pas d’elle-même, un traitement antibiotique ou une intervention chirurgicale pour retirer les canaux galactophores touchés peuvent s’avérer nécessaires.

Ces pros peuvent vous aider